L’IVD appelle à épargner la justice transitionnelle des tiraillements politiques

Publié le Lundi 24 Avril 2017 à 11:37
Instance Vérité et DignitéL’Instance Vérité et Dignité (IVD) appelle à épargner le processus de justice transitionnelle "des tiraillements politiques, partisans et électoraux, et à ne pas adhérer à des campagnes hostiles, aux mobiles suspects, comme celles menées par certains".

Dans un communiqué paru sur sa page officielle, l’instance constate "l’escalade des campagnes hostiles au processus de justice transitionnelle, mettant en doute la crédibilité de l'instance, contestant ses attributions légales et usant de diffamation et de calomnie visant ses membres et sa présidente".

L’instance considère "le fait d’agiter des soupçons de corruption contre ses travaux, comme étant des pressions pour l’amener à renoncer à la poursuite d’investigation dans les dossiers de corruption, à démanteler ce dispositif et à révéler la vérité au sujet de ses responsables". "Il est grave d’adresser des accusations sur des soupçons de corruption à une instance inscrite dans la constitution, à l’heure où ses comptes financiers sont publiés au JORT, et approuvés par le contrôleur des comptes". 

L’Instance se dit "étonnée des déclarations de certains députés, demandant la création d’une commission d’enquête dans les soupçons de corruption, a fortiori qu’elle a officiellement demandé à la Cour des comptes, de l’inscrite dans le programme de contrôle, dans un souci de transparence et de bonne gouvernance". 

L’IVD rappelle que l’ARP n’a pas pourvu à la vacance en son sein depuis deux ans et demi, alors que la loi sur la justice transitionnelle prévoit dans son article 37 le remplacement systématique, et n’exige aucune motivation de ses décisions émises en toute indépendance. 

Cette campagne intervient, selon le même communiqué, "à l’heure où l’instance réalise des réussites, notamment en matière de décisions d’arbitrage et de conventions de réconciliation avec des auteurs de malversations financières, et pendant la tenue d’auditions publiques révélant au public certaines vérités sur les violations commises par les appareils de l’Etat pendant six ans, et ayant laissé une profonde fissure dans la société tunisienne, ce qui a donné lieu à la marginalisation de larges couches de la société et à l’accumulation de rancœurs ayant provoqué perte de confiance dans l’Etat".

L’instance ajoute sa propension à cicatriser cette blessure à travers la révélation de la vérité, la réparation des victimes, en vue de parvenir à la réconciliation nationale globale.
Gnet