"L’expérience tunisienne a mis fin à deux mythes" (politiques koweitiens)

Publié le Jeudi 30 Octobre 2014 à 17:37
"L’école des libertés, des droits, de la démocratie arabe prendra le dessus avec le temps, sur l’école des violations"Des parlementaires et politiques koweitiens ont affirmé que "l’expérience tunisienne a mis fin à deux mythes. Le premier consiste à dire que les peuples arabes ne sont pas habilités à la démocratie, et le deuxième est celui qui dit que les Islamistes, lorsqu’ils accèdent au pouvoir, ne le quittent pas", rapporte le site masralarabia.com.

Selon l’analyste politique et professeur des sciences politiques, Chafik Ghabra, "l’important n’est pas qui a vaincu et qui a perdu en Tunisie, l’essentiel est que la décision de la victoire n’a pas été du ressort de l’armée, ou des autorités, mais du pouvoir du peuple qui a voté en toute liberté".

"En Tunisie, le peuple apprend comment développer ses capacités. L’école des libertés, des droits, de la démocratie arabe prendra le dessus avec le temps, sur l’école des violations répandue dans les expériences de la région", a-t-il fait valoir.

"La Tunisie est toujours en avance sur d’autres avec un modèle pacifique de changement politique, ses élections vont avoir des échos dans d’autres régions", a-t-il prédit. "Les Arabes sont habilités à la transition démocratique (…) les défis posés dans notre région sont liés aux complexités de la transition démocratique et aux différentes perceptions des élites". Selon ses pronostics, "l’instabilité arabe se poursuivra, jusqu’à découvrir une voie pacifique pour la transition".

"Le modèle traditionnel, qu’il soit répressif, sécuritaire, ou despotique n’est pas nouveau dans la région, il a été expérimenté partout et n’a pas fait avancer les sociétés. Les opportunités pour un modèle démocratique sont vivaces. Cela fait plus d’un demi-siècle que les arabes suivent le modèle répressif, avec lequel, leur retard n’a fait que s’exacerber. Ce qui se passe en Tunisie, est  le début d’un long chemin à même d’influencer la nation arabe", a-t-il admis.

"L’expérience de la Tunisie prouve que le fait d’ouvrir le champ à la politique afin qu’elle suive son cours, est bien meilleur que le fait d’utiliser l’armée et la sécurité pour trancher un différend politique dont la place est dans les urnes et les voix des électeurs", a-t-il dit.  

L’ancien député, Aberrhaman Anjari, a, pour sa part, salué l’institution militaire tunisienne qui "a respecté la volonté de la nation tunisienne, et n’a pas comploté avec des parties étrangères contre les urnes". "Le plus beau spectacle dans les élections tunisiennes est la neutralité de l’institution militaire, en respect de la décision du peuple tunisien d’élire ses institutions démocratiques".

"Le fait que le mouvement Ennahdha n’ait pas obtenu la première position est un message pour les sceptiques envers la démocratie, selon lequel, il est possible de vaincre les islamistes par voie électorale, sans avoir besoin d’un putsch militaire", a renchéri l’avocat Mouadh El-Douaïla.

Gnet