Les femmes candidates aux municipales victimes de violence politique

Publié le Mardi 24 Avril 2018 à 10:17
Consciente que l’application de la constitution et des lois émises pour la consécration  de ses dispositions, notamment la loi 58/2011 relative à l’élimination  de la violence faite aux femmes, ne se limite pas à l’élaboration de textes de loi et aux déclarations de bonnes intentions, et,  en l’absence de politiques efficaces et un contrôle soutenu  pour la concrétisation des ses objectifs tels que fixés par la loi et étant convaincue que l’établissement de l’égalité entre les citoyens et les citoyennes et le respect du principe de l’égalité des chances entre les sexes aussi bien dans l’espace publique que la vie politique est un engagement  pour  l’Etat et de tous les intervenants des différents partis, associations, syndicats …lequel engagement devrait être traduit dans les faits et dans la pratique afin de garantir une participation de la femme dans le respect de sa dignité, la Ligue des électrices tunisiennes attire l’attention sur :

La propagation  du phénomène de la violence politique et la prolifération des violations basées sur le genre dont beaucoup de candidates aux élections municipales en sont victimes. Ces femmes sont victimes de toutes sortes de violences et elles sont attaquées  en tant que femmes et en tant que dirigeantes dans des postes de décisions.
 
Ces violations contre des femmes agissantes dans l’espace public, indépendamment de leur appartenance politique,  constituent des actes d’intimidation à l’encontre de femmes déjà engagées dans la vie politique et contre des femmes qui désirent s’intégrer dans  l’espace politique et ce en l’absence de toute réaction des organes censés pourtant les protéger par la loi.

La Ligue des électrices tunisiennes met en garde contre la tolérance face à  ces violations qui pourraient s’aggraver pendant la campagne électorale et considère que l’impunité vis-à-vis de cette violence politique  conduirait inévitablement vers une exclusion systématique des femmes et lui ôterait tous ses droits garantis pourtant par la Constitution et la législation.

La Ligue appelle toutes les composantes de la société civile à s’unir pour combattre la violence politique faite aux femmes afin d’instaurer une République démocratique qui garantirait la dignité de tous et qui ne serait pas un obstacle dans le parcours des femmes, ce qui pourrait les conduire progressivement vers une  démission des affaires publiques, en l’absence de toute condamnation.
Gnet