Le syndicat des imams déplore l'insécurité qui règne dans les mosquées

Publié le Vendredi 06 Janvier 2017 à 10:38
Le Secrétaire Général du conseil syndical national des Imams et cadres des mosquées, Chiheb Eddine Teliche, a déclaré ce matin, sur Shemsfm qu’en l’absence d’un ministre des Affaires Religieuses, les dossiers brulants ne sont pas abordés. Il a déclaré que près de 1000 mosquées sont sans imams. « Il y a une grande aversion de la part des spécialistes du domaine, qui fuient le secteur parce qu’ils sont soumis à une grande pression, au harcèlement et ne se sentent pas en sécurité», a-t-il dit.

L’Imam Mokhtar Namouchi, affecté, par les autorités, à la Mosquée de cité Bouguatfa à Sidi Hassine, a relaté à la même occasion son agression de la part d’un groupe  de jeunes qui voulaient le chasser de la mosquée où il a été affecté par les autorités. « J’ai été pris à partie, on m’a blessé au visage, et les assaillants ont été relâchés après trois jours de détention », a-t-il raconté.

Teliche a dénoncé cet état de fait, et notamment le harcèlement de quelques Imams au sujet du contenu de leur prêche du vendredi, puisque certains ont été arrêtés par la police pour avoir évoqué les conflits dans d’autres pays.

Il déplore la loi régissant les mosquées, datant de 1988, qu’il considère avoir été adoptée du temps de Ben Ali, pour resserrer l’étau autour des imams et les museler.

Le chef du cabinet au ministère des Affaires religieuses, Tarak Harrabi, a répondu que le ministre de la Justice assure l’intérim, en l’absence d’un ministre aux Affaires religieuses. «Il est vrai qu’il existe des vacances dans les mosquées, et tous les jours nous procédons à des nominations et à des révocations en cas d’écarts. Et concernant la loi de 1988, elle nous a permis de déloger des extrémistes qui tenaient certaines mosquées. Cette loi est peut-être excessive mais elle a de bons côtés », a-t-il ajouté, en assurant que le ministère veille à améliorer et à surveiller le secteur pour éviter les dérapages.
Gnet