Le gouvernement n’a pas de stratégie de sortie de crise (Tounes al-Irada)

Publié le Lundi 17 Octobre 2016 à 11:21
Le mouvement Tounes al-Irada appelle à diriger la loi de finances aux priorités nationales soit la lutte contre la corruption financière et fiscale, à encourager les secteurs stratégiques de l’économie tunisienne en vue de promouvoir les exportations, la production et l’emploi, avec une fiscalité garante de justice sociale, loin de l’outrance, de l’appauvrissement des sources de la richesse nationale, et des injonctions étrangères des organisations financières, dont l’échec socio-économique a été prouvé dans des pays proches de la Tunisie.

L’abandon par les 20 pays les plus industrialisés de la politique d’austérité au profit de l’incitation économique génératrice de bien-être social, est l’une des preuves les plus fortes de l’échec de telles injonctions, dit al-Harak dans un communiqué paru hier, dimanche 16 octobre.

Le mouvement de l’ancien président Moncef Marzouki pointe l’irréalisme des hypothèses sur lesquelles la loi de finances a été bâtie, vu leur aspect superficiel, et la non-activation du conseil national de la fiscalité, et l’abandon de l’approche participative effective, en excluant les grandes organisations sociales et professionnelles du processus de concertation autour de l'architecture  du budget et la conception d’un dispositif fiscal garant d’une fiscalité équitable, pragmatique et non démesurée.   

Harak Tounes al-Irada considère que le gouvernement ne dispose pas d’une réelle stratégie de sortie de crise et persiste dans la politique de fuite en avant, ayant conduit à l’accentuation du déficit commercial à plus de 9.3 milliards de dinars en septembre, et l’absence de mécanismes nécessaires pour faire face aux défis posés, en prime le chômage.

L’industrie et l’agriculture n’ont trouvé d’autres mesures, que la hausse des impôts, en l’absence de l’unification du dispositif  fiscal dans les 20 mesures contenues dans le projet, lesquelles sont sans horizons excepté le fait d’éreinter la couche moyenne, et les entreprises fiscalement en règle et respectant la loi.

Tounes al-Irada considère que le gouvernement d’union nationale est quasiment isolé des principales organisations nationales, du fait de sa résignation aux conditions et injonctions du FMI, son ignorance des spécificités de la situation en Tunisie, et sa persistance en matière de politique d’arrangement avec des lobbies de l’argent et des affaires qui lui sont proches, tout cela en présence d’un modèle de développement ayant prouvé son échec, et contre lequel la révolution a éclaté pour lui substituer un modèle économique solidaire reposant sur le développement local global et durable. 

Al-Harak salue les citoyens de Jemna ayant montré que l’économie solidaire pouvait être une solution efficiente pour sortir de la crise socio-économique, surtout si elle est associée à la décentralisation et à une loi cadre de l’économie solidaire.
Gnet