Le comité de défense se retire de l’audience de Fayçal Barakat

Publié le Vendredi 12 Octobre 2018 à 14:16
Samir DilouLa Cour d’appel de Nabeul a décidé ce vendredi 12 octobre de reporter l’affaire de Fayçal Barakat, après le retrait des avocats de la défense, en signe de protestation contre l’absence d’une couverture médiatique.

Dans une déclaration aux médias, relayée par Jawhara, Samir Dilou, membre du comité de défense, a affirmé que le retrait a été motivé par l’absence des médias. "La révélation de la vérité est le but ultime, et non pas la vengeance contre les auteurs présumés de violations", a-t-il dit, estimant que ces procès "ne doivent pas être limités à quelques dizaines de personnes présentes dans la salle d’audience, il faut que tous les Tunisiens soient au fait de ce qui s’est passé, afin que les violations survenues avant la révolution, ne se reproduisent plus".

Il a expliqué que l’affaire portait sur la torture d’un jeune tunisien, jusqu’à mort s’en suive, par un nombre d’accusés. "Tout un dispositif a été complice pour dissimuler le crime, en alléguant que Fayçal Baraket a trouvé la mort dans un accident de la route, il a été jeté dans la rue après avoir succombé à ces exactions".

"Des responsables ont fait pressions sur la justice et sur les médecins pour falsifier les certificats médiaux, et les PV, certains se sont chargés de contacter  les organisations internationales à l’étranger pour écarter l’accusation de torture…Toutes ces personnes doivent se présenter au tribunal et révéler ce qui s’est passé", a-t-il ajouté.

"Certains accusés ont été présents, et d’autres qui n’ont pas fui à l’étranger, seront présents de gré ou de force", a-t-il asséné. "Nous voulons qu’ils soient présents pour leur intérêt, pour contribuer à la révélation de la vérité, ce qui pourrait donner lieu au pardon et à tourner la page du passé".

Selon les dires de l'avocat, "il y a une partie de la vérité, comme dans l’affaire de Kamel Matmati que seuls les auteurs de violations connaissent. Ni la famille, ni les avocats, ni l’opinion publique, ni la société civile ne savent où est caché le corps de Kamel Matmati. Si les accusés ne viennent pas pour nous indiquer le lieu, le secret persistera jusqu’à la fin des temps".

Il a critiqué l’appel des syndicats sécuritaires de boycotter ces audiences, signalant que "les membres de ces syndicats ne sont pas au dessus de la loi, et n’ont pas le pouvoir d’assurer une protection pour les coupables", considérant celui qui se rend responsable de tels appels comme étant "un hors la loi, et est passible de poursuites".
Gnet