Large controverse autour de la proposition de dépénaliser la consommation de la Zatla

Publié le Mardi 21 Février 2017 à 11:09
La proposition du président Béji Caïd Essebsi quant à  son intention de saisir le conseil supérieur de sécurité, en vue de suspendre la loi sur les stupéfiants et d’arrêter les poursuites contre les consommateurs des drogues douces, cannabis ( Zatla), continue à alimenter la controverse.

De nombreuses voix, dans les milieux politique, de la société civile, des hommes de loi et d'autres, ont dénié au chef de l’Etat le pouvoir de suspendre l’application d’une loi, suivant la méthode qu’il a préconisée, estimant que le conseil de sécurité n’a pas vocation à examiner des sujets de ce type, et à statuer dans les affaires de drogue.

Le Secrétaire Général du courant démocrate (Attayar), Ghazi Chaouachi, a considéré ce mardi sur Shems que le président de la république outrepasse ses prérogatives à travers cette proposition.

Le conseil de sécurité nationale n’est pas habilité à bloquer certaines lois, à donner des instructions au parquet ou à intervenir dans la politique pénale de l’Etat, a-t-il déclaré.

Chaouachi a plaidé pour l’élaboration d’une loi qui déterminera celui qui aura à exercer la politique pénale de l’Etat, signalant que le parquet pourrait refuser les ordres du conseil de sécurité.

De nombreux partis et composantes de la société civile appellent à la dépénalisation de la consommation des stupéfiants, et à l’abrogation de la peine de prison pour les primo-consommateurs.

La consommation du cannabis demeure répandue dans la société, notamment dans les milieux lycéen et estudiantin, et menace rudement le présent et l’avenir de la jeunesse.

L’amendement de la loi 52 encore en examen en commission à l’Assemblée tarde à voir le jour, et les avis à son sujet sont divergents.

La proposition de BCE, elle, a été qualifiée d’ambigüe, ses lieutenants ont manqué de pédagogie à ce sujet et ont semblé être peu outillés pour l’expliquer et en définir la manière dont elle sera appliquée. Le fait qu'elle fasse l’impasse sur les aspects préventif et curatif, déterminants dans ce domaine, lui a attiré, par ailleurs, les critiques.

Hechmi Hamdi, l'homme politique tunisien expatrié à Londres, a tiré à boulets rouges, hier lundi 20 février dans la soirée sur Attassya,  sur le président, Nidaa Tounes et la coalition au pouvoir, qu’il tient pour responsables de la propagation de la consommation de drogue, d’alcool, et d’autres fléaux néfastes parmi la jeunesse. Que dieu nous affranchisse d’eux, a-t-il lancé, un brin populiste. 
Gnet