La Tunisie ne peut plus se permettre d’accumuler les déficits et les dettes (Björn Rother)

Publié le Vendredi 15 Décembre 2017 à 11:36
Björn Rother, chef de mission pour la Tunisie du FMI, a souligné à l’issue des dernières consultations menées dans notre pays, que "la reprise économique naissante, amorcée cette année, offre une opportunité unique. La croissance économique et l’investissement semblent se redresser. Mais en même temps, les vulnérabilités macroéconomiques ont considérablement augmenté : les déficits budgétaire et externe ont atteint des niveaux records, des réserves internationales à la Banque centrale ont baissé, et l’inflation s’est accrue sensiblement. En conséquence, l’objectif principal pour les prochains mois serait de s’assurer que les déficits budgétaire et externe se stabilisent".

Dans un entretien avec La Presse, paru dans son édition de ce vendredi, Rother a encore déclaré que "tout le monde convient que le pays ne peut plus se permettre d’accumuler des déficits et des dettes comme par le passé. Une partie importante de nos discussions avec le gouvernement revient à la question de savoir quel est le moment opportun de mettre en œuvre les réformes économiques qui bénéficieront au pays dans son ensemble, mais qui peuvent aussi se heurter à des intérêts particuliers".

Interrogé sur les nouvelles conditions du Fmi, Björn Rother a rétorqué que "l’objectif principal à court terme est de contenir les déficits et de stabiliser la dette. La loi de finances pour 2018 constitue un premier pas ambitieux dans cette direction. Des actions supplémentaires doivent maintenant suivre pour s’assurer que les objectifs sont réalisables. D’abord, des mesures concrètes sur la réforme de la fonction publique limiteront la croissance de la masse salariale du secteur public, qui est proportionnellement l’une des plus élevées au monde. Ceci dégagera des économies qui pourront être réorientées vers les investissements, impulsant ainsi la croissance. Ensuite, la réduction des subventions énergétiques est nécessaire pour rester dans l’enveloppe prévue par la loi de finances de 2018, maintenant que les prix internationaux du pétrole sont plus élevés. Renforcer la lutte du gouvernement contre la corruption et améliorer la gouvernance sont des actions qui jetteront les bases d’une croissance durable et équitable. Finalement, la Banque Centrale a réitéré sa ferme volonté de continuer à axer toute sa politique sur le maintien de la stabilité des prix comme le lui confère son mandat".