"La Tunisie est un vrai partenaire pour les Etats-Unis" (Jake Walles)

Publié le Samedi 05 Juillet 2014 à 08:43
Jake Walles a déclaré hier vendredi 04 juillet, lors de la célébration du 238ème anniversaire de l’indépendance des Etats-Unis, qu’un accord de coopération en matière de science et de technologie sera signé avec la Tunisie après le Ramadan, évoquant les discussions sur la coopération sécuritaire entre le deux pays intervenues lors des derniers mois, dans le cadre de la Commission militaire mixte. Plusieurs personnalités politiques tunisiennes ont assisté à cette traditionnelle cérémonie, au cours de laquelle le diplomate américain a prononcé un discours, dont une copie est parvenue à Gnet. En voici le texte intégral …

Jake Walles lors de la cérémonie du 04 juillet.

"Je tiens à souhaiter particulièrement la bienvenue au président de l'Assemblée constituante M. ben Jaafar.  J’aimerais également remercier Premier ministre Jomaa qui est venu nous voir rapidement aujourd’hui et qui ne pourra pas assister à notre évènement. Je tiens à souhaiter aussi la bienvenue au ministre des Affaires étrangères Hamdi, au ministre de la Défense Jeribi, au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Jelassi.

Permettez-moi de souligner la présence de certains de nos autres invités de marque, notammentl'ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi, Cheikh Rashid Ghannouchi et l’ancien Premier ministre Ali Laarayedh. Je voudrais également souhaiter la bienvenue à nos nombreux amis tunisiens parmi nous ce soir, les membres des corps diplomatiques ainsi que nos nombreux sponsors qui ont généreusement contribué à rendre cet évènement possible. Parmi les sponsors, je tiens à remercier les trois plus grands sponsors : General Electric, Anadarko et Ramada ainsi que d’autres partenaires pour leurs généreuses contributions. Enfin, je tiens à remercier nos collègues de l'ambassade qui ont notamment travaillé dur cette année pour rendre cet événement possible, surtout avec tous les efforts et les sacrifices supplémentaires pour organiser un tel événement pendant le mois saint du Ramadan.

Avant de commencer, je voudrais prendre quelques instants pour présenter mes meilleurs vœux à l'occasion du mois saint de Ramadan.Ce mois est, pour les musulmans, un moment de sacrifice personnel et de réflexion, mais c'est aussi un moment très spécial pour les autres d'être en Tunisie pour partager un grand nombre de valeurs et de traditions d'hospitalité, de tolérance et de générosité qui font de la Tunisie un endroit spécial.Ramadan Mabrouk.

Il y a une longue histoire d'amitié entre le peuple américain et le peuple tunisien.En fait, ce n'est pas la première fois que des amis tunisiens et américains sont réunis pour un événement important durant le mois saint de Ramadan.En 1805, le président Thomas Jefferson, notre troisième président, a invité le premier envoyé diplomatique de la Tunisie aux Etats-Unis, Sidi Soliman Mellimelli, à dîner à la Maison Blanche.Le protocole de la Maison Blanche en 1805 était de servir le dîner à 03h30 de l'après-midi, mais par respect pour le jeûne du Ramadan, le président Jefferson a changé l'heure en cette occasion afin que le repas commence "exactement au moment du coucher du soleil"ce qui en fait le premier Iftar qui s’est tenu à la Maison Blanche.En reconnaissance de cet événement spécial du Ramadan depuis les premiers jours de l'amitié entre nos deux pays, je tiens à vous souhaiter, à nouveau, Ramadan Mabrouk.

En tant qu'Américains, nous nous réunissons le 4 Juillet de chaque année pour célébrer la proclamation de l'indépendance de l'Amérique.La Déclaration d'indépendance des États-Unis, signé en Juillet 1776 s'ouvre avec des mots écrits par Thomas Jefferson:
« Nous tenons pour évidentes en elles-mêmes les vérités suivantes : que tous les hommes sont créés égaux ; qu’ils sont dotés par leur Créateur de certains droits inaliénables, dont la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés.»

Ces paroles et les valeurs qu'elles expriment ont servi de référence constante pour les Américains depuis 1776 jusqu'à nos jours, et c'est pour quoi nous nous réunissons tous les ans le 4 Juillet pour réfléchir sur la signification de notre indépendance.L'année dernière, lors de la célébration du Jour de l'Indépendance, j'ai fait le parallèle entre les États-Unis de 1776 et la Tunisie de 2013 : deux pays jeunes, sans constitution et confrontés à de graves défis sécuritaires et économiques.Il a fallu à notre république américaine naissante 13 années après notre révolution en 1776 pour ratifier la Constitution et la Charte des droits qui guident encore le peuple américain aujourd'hui.Heureusement, la Tunisie a réussi à accomplir cet exploit en moins de temps. La ratification de la nouvelle constitution démocratique en Tunisie en Janvier - trois ans après la révolution - est une étape extrêmement importante de la transition démocratique des Tunisiens et devrait être une source de fierté pour tous les citoyens tunisiens.

Reconnaissant l'importance de cette étape, le président Obama a invité le Premier ministre Mehdi Joma'a à Washington, DC en Avril de cette année afin de démontrer le soutien continu des Etats-Unis au progrès de la Tunisie.À la Maison Blanche, le président Obama a parlé de la transition démocratique en Tunisie :

"La bonne nouvelle est qu'en Tunisie, où (ces révoltes populaires) ont commencé, nous avons assisté aux progrès que nous espérions. Bien qu’il y ait des difficultés, comme affronté inévitablement dans tout processus démocratique, ce que nous avons vu est un rassemblement [de diverses factions] en Tunisie, une nouvelle constitution qui [non seulement] respecte les droits individuels des hommes, mais aussi des femmes, qui parle de tolérance et de respect envers les minorités religieuses.Ceci met les fondements d'une société tunisienne qui peut prospérer dans ce nouveau contexte mondial"

Lors du premier dialogue stratégique américano-tunisien qui s'est tenu à Washington, DC au mois d’Avril, les dirigeants des deux pays ont discuté des moyens par lesquels les États-Unis pourraient soutenir d'avantage la Tunisie qui gère les défis pour créer une démocratie réussie, assurer la sécurité de ses citoyens et créer des opportunités économiques pour les citoyens tunisiens qui le méritent. Il a eu beaucoup de progrès tant en Tunisie qu’au niveau de l'amitié entre nos deux pays depuis notre cérémonie de la célébration de l'Indépendance de l'année dernière. Au cours des derniers mois, nous avons convenu d'une deuxième garantie de prêt à hauteur de 500 millions de dollars, nous avons eu des discussions sur la coopération en matière de sécurité lors de la Commission militaire mixte, et après le mois de Ramadan, nous allons signer un nouvel accord de coopération en matière de science et de technologie.Nous espérons voir plus de progrès durant l’année à venir.

Les élections sont un élément essentiel dans la construction d'une démocratie réussie, et plus tard cette année, le peuple tunisien déterminera l'avenir du pays à travers les urnes.Il est important pour le succès de la transition démocratique que tous les Tunisiens éligibles s'inscrivent pour voter et participer pleinement au processus électoral qui aura lieu plus tard cette année.C'est aux citoyens Tunisiens de faire en sorte que cette prochaine étape, et qui est la plus importante lors de la transition démocratique de la Tunisie, soit un succès, et nous restons confiants qu'ils seront à la hauteur pour relever le défi.

Lorsque le Premier Ministre Jomaâ était à Washington, DC, nous étions fiers d'annoncer l'élargissement du programme de bourses d'études Thomas Jefferson, et il y a seulement deux semaines, nous avons pu accueillir le premier groupe de boursiers du programme Thomas Jefferson de retour en Tunisie. La jeunesse tunisienne a joué un rôle clé dans le lancement et la progression de la révolution tunisienne en 2011 et va jouer un rôle essentiel dans la construction d'une Tunisie nouvelle, prospère et démocratique. Avec l'élargissement des fonds des bourses d'études Thomas Jefferson, nous serons en mesure d'envoyer plus de 400 étudiants tunisiens aux États-Unis sur une période de cinq ans.Je suis fier ce soir de souligner que nous avons parmi nous la première promotion des anciens du programme Thomas Jefferson.Les 64 étudiants parmi nous ce soir viennent de rentrer après avoir passé un an aux États-Unis où ils ont étudié dans 33 différentes universités et des collèges communautaires américains. Nous les saluons en leur qualité de future génération de dirigeants tunisiens.

Tous les étudiants du programme Thomas Jefferson étaient des ambassadeurs formidables pour la Tunisie alors qu'ils vivaient et étudiaient aux États-Unis et nous sommes fiers de leurs résultats. Avec l'élargissement du programme que nous avons annoncé en Avril, nous enverrons bientôt un autre groupe de 88 jeunes tunisiens au cours de la deuxième année de ce programme, et cet automne, nous allons commencer à sélectionner encore plus d'étudiants pour la troisième année de ce programme.J'espère que tout au long de cette soirée, vous aurez la chance de discuter avec certains de nos éminents étudiants et les entendre parler de leurs expériences aux États-Unis et leurs plans pour l'avenir.Il ya aussi une exposition de photos soulignant certaines de leurs réalisations durant l'année qu'ils ont passée aux États-Unis.Une fois encore, à tous les étudiants de retour du programme Thomas Jefferson qui sont parmi nous ce soir, je tiens à vous souhaiter un bon retour chez vous et mes félicitations. Nous sommes très fiers de vos résultats.

Pour conclure, permettez-moi de revenir à la  raison pour laquelle nous sommes ici ce soir, pour célébrer la déclaration de l'indépendance de l'Amérique.En 1776, lorsque Thomas Jefferson a rédigé ces mots que j'ai lus tout à l'heure, il y avait un optimisme immense aux États-Unis, mais aussi une grande incertitude et crainte, car nous étions une nouvelle nation sans feuille de route pour servir de guide vers le succès. Aux premiers jours des États-Unis, nous avons eu la chance d'avoir des dirigeants visionnaires qui ont créé les institutions et inculqué les valeurs qui ont fait le succès de notre pays au cours des deux derniers siècles.Nous sommes reconnaissants en tant qu'Américains de leur héritage, et en tant qu'américains nous souhaitons le même succès à nos amis en Tunisie.Que ce soit aux États-Unis ou en Tunisie, nous vivons à une époque remplie de nombreux défis et de nombreuses incertitudes, mais lorsque, nous, en tant que citoyens et dirigeants restons sur la voie de la démocratie et nous nous rappelons des paroles de Jefferson.

"Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés." -- nous allons trouver notre voie par les défis les plus intimidants.

Donc, aujourd'hui, alors que  nous nous réunissons pour rappeler et célébrer cette date importante dans l'histoire des États-Unis d'Amérique, je tiens à souligner également l'importance de ce moment dans l'histoire de la Tunisie. Avec sa fierté d'une nouvelle constitution démocratique et en s'apprêtant à faire un autre pas important pas en avant pour les prochaines élections, la Tunisie est un exemple pour les autres et un vrai partenaire pour les États-Unis. Je suis fier d'être parmi vous durant un moment si important de votre histoire, et je me réjouis de poursuivre notre soutien et coopération pour cette année qui s'annonce importante".




 

Commentaires 

 
#1 RE: "La Tunisie est un vrai partenaire pour les Etats-Unis" (Jake Walles)
Ecrit par Léon     06-07-2014 15:53
Il dit: "La jeunesse tunisienne a joué un rôle clé dans le lancement et la progression de la révolution tunisienne en 2011 et va jouer un rôle essentiel dans la construction d'une Tunisie nouvelle, prospère et démocratique."
Puis il conclut:
"Nous sommes très fiers de vos résultats.".
Vous voyez, ce n'est pas les partisans de la théorie du complot qui le disent mais l'ambassadeur en personne. Que vous faut-il de plus, messieurs les révolutionnaires qui faisiez la sourde oreille dès qu'il s'agissait de ces histoires.
Les états unis sont un peuple frère et ami mais nous refusons toute ingérence dans notre politique interne. C'est un viol de souveraineté. Notre partenaire américain est un partenaire privilégié depuis bien avant l'indépendance de la Tunisie et nous avons une estime extraordinaire ce peuple qui a fait des miracles scientifiques. Mais s'ingérer dans la république fondée par Bourguiba est une faute grave de leur part et un manque de respect à notre égard.
Il va de soi que je ne leur en veux pas mais en veux aux traîtres locaux qui n'ont aucune idée de ce que peut être un état souverain.
Bonne fête de l'indépendance pour nos amis américains et bonne colonisation pour nos imbéciles de compatriotes mus de haine de régionalisme et de jalousie.
Léon qui a la vue politique que vous n'aurez JAMAIS (et modeste de surcroît).
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
 
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