La Tunisie est officiellement entrée dans le processus grec (économiste)

Publié le Vendredi 24 Février 2017 à 11:00
La Tunisie est officiellement entrée dans le processus grec, a affirmé ce vendredi 24 février un expert économique, Mohamed Sadok Jebnoun sur Jawhara, signalant que l’actuel taux de croissance de 1%, est pire que les prévisions, et est un taux provisoire provenant du secteur non-productif, soit des augmentations des salaires, sans quoi, ce taux serait négatif.

L’économiste a aussi cité la hausse du taux de la dette publique qui n’est pas dirigée vers l’investissement mais va au budget de gestion et à la consommation, indiquant que l’Etat est obligé de s’endetter à raison de 7 % de son PIB pour pouvoir clore le budget de 2017. La loi de finances de 2017 n’a plus aucun sens, et l’on s’attend au PLF complémentaire, a-t-il dit.

Il a évoqué un paragraphe mentionné en rouge dans le rapport du FMI, affirmant l’incapacité du gouvernement tunisien à gérer la dette publique, et à consolider la transparence dans la finance publique, un paragraphe qui a été souligné dans le cas grec, a-t-il précisé.  La Grèce est soumise à des pressions, alors qu’elle est membre de l’Union européenne, alors que la Tunisie n’a pas cette couverture, et ce soutien européens, a ajouté l’expert. 

Il a encore insisté que la situation est désormais sérieuse, que la crise économique en Tunisie est structurelle, avec un taux d’endettement de 63 %, qui atteindra les 70 % en 2017, selon le FMI, en présence d’un faible taux  de croissance, a fortiori que l’économie tunisienne est une économie de demande et non une économie d’offre.

L’actuel taux de croissance de 1 % ne donne pas l’emploi, et le maintien du taux de chômage dans la proportion actuelle requiert, selon ses dires, un taux de croissance de 7 %.

L’expert s’est également alarmé de la masse salariale, (14% du PIB), et du déficit commercial abyssal estimé à 12 milliards de dinars, notamment avec des pays comme la Turquie, la Chine, la Russie et l’Ukraine, avec lesquels, il ne devrait pas y avoir de déficit.

Jebnoun a appelé à changer le modèle de développement, ce qui nécessite une forte volonté politique pour rompre avec  l’ancien modèle, lutter contre la corruption avec sérieux, et lancer un dialogue national économique et social. "Nous avons besoin de solutions  certes douloureuses mais nécessaires pour sortir du processus grec et sauver l’économie tunisienne", a-t-il affirmé. 

Gnet