"La majorité s'oppose à la levée du secret bancaire, un dialogue est necessaire" (Rahoui)

Publié le Jeudi 10 Novembre 2016 à 16:52
Le président de la commission des Finances au sein de l’ARP, Mongi Rahoui, a déclaré ce jeudi que la loi de finance sera adoptée après quelques modifications, comme il est d’usage chaque année, et que le budget de l’Etat sera approuvé après l’amélioration de quelques articles.

Il considère que le fait de ne pas adopter la loi de finance, représentait une grande menace, notamment quand cela envoie des messages politiques négatifs indiquant que la majorité ne soutiendrait pas le gouvernement, impliquant l’échec politique de celui-ci. « Plus concrètement si elle ne passe pas, le budget de l’Etat sera bloqué, et ceci aura de répercutions négatives sur le développement, les dépenses, et la situation des Tunisiens de manière générale », a-t-il dit sur Mosaiquefm.

La loi de finance ne reflète pas un grand changement de la politique gouvernementale, malgré quelques efforts comme la levée du secret bancaire et la police fiscale, selon Rahoui.
Il a ajouté que la levée du secret bancaire ne plaira pas à la majorité au sein du parlement, estimant que celle-ci n’était pas pour la transparence : « Il existe des députés qui défendent les corrompus, surtout quand il s’agit de la lutte contre l’évasion fiscale », a-t-il dit.

Concernant ce qu’il a appelé « le prétexte de chantage » que répandent ceux qui s’opposent à la levée du secret bancaire, Rahoui a déclaré qu’il s’agissait d’un prétexte qui prend racine dans l’ère Ben Ali, ajoutant que les appréhensions de chantage peuvent être évitées au moyen de mécanismes qui  barre la route à ces pratiques.

Il a appelé à ce que cette question soit évoquée de manière profonde dans les jours à venir « sans quoi l’Assemblée sera scindée en deux, avec une majorité qui s’oppose aux intérêts du pays », a-t-il dit.

Il a sur la même lancée, précisé que le pays avait besoin d’une loi de finance « qui créera un séisme positif, surtout pour les PME qui souffrent de grandes difficultés ».
Politiquement, la loi de finance nécessite un large consensus de la part de toutes les parties et notamment l’UGTT, selon Rahoui, qui a appelé à la tenue d’un dialogue national « pour se mettre d’accord », car, selon lui, les exigences du FMI ne mèneront pas à un modèle économique et social qui créera de la richesse.

Le gouvernement, est d’après Rahoui, tenu de prendre de grandes dispositions après l’adoption de la loi de finance, car, celle-ci, demeure non convaincante et ne changera pas grand-chose à la réalité.
Gnet