La HAICA critique le traitement orienté de Nesma de la crise politique

Publié le Samedi 09 Juin 2018 à 09:14
La haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) critique le traitement par la chaîne Nesma de la crise politique, à travers sa couverture du naufrage de Kerkennah, "d’une manière orientée et opposée aux principes de la profession journalistique".

La HAICA qui incite, dans un communiqué paru hier vendredi 08 juin, les différentes télévisions et radios à accorder "une extrême importance à ce drame", et à intensifier les investigations pour parvenir à la vérité et prévenir l’impunité, exhorte "à s’en tenir aux règles déontologiques de la profession journalistique, sans orientation, ni instrumentalisation".

La haute autorité rappelle avoir déjà mis en garde contre les dangers menaçant le paysage médiatique, à travers l’instrumentalisation de certaines entreprises de presse, se transformant en partie prenante des conflits partisans étriqués. Le fait d’avoir fermé l’œil là-dessus a donné lieu à plus de "dégradation morale, ayant atteint jusqu’à marchander avec le sang des victimes des événements de Kerkennah, et les transformer en tremplin pour des aspirations étriquées pour le pouvoir", déplore-t-elle.

La haute autorité considère que "l’apprivoisement par Nesma des tribunes de dialogue, pour faire la propagande d’une position unique, résumant une aspiration personnelle, à travers l’influence de son propriétaire Nabil Karoui, revient à poursuivre le plan de destruction méthodique du paysage médiatique, dans le but du positionnement et de l’influence sur les rouages de l‘Etat, a fortiori si l’on considère les soupçons de corruption financière, et les enquêtes diligentées à son sujet", ce qui requiert une réaction responsable des institutions de l’Etat, appelle-t-elle.

L’influence du capital suspect et des centres de pression a fait dévier certaines entreprises de presse de leur mission, marquant leur adhésion à des agendas et des tiraillements partisans étriqués, prévient la haute autorité.

Le propriétaire de la chaine, Nabil Karoui, n’aura pas joué pareils rôles dangereux, n’eut été la couverture politique assurée par certaines parties positionnées au sein du pouvoir, qui parient sur lui, pour en tirer un profit lors des prochaines échéances électorales, dit-t-elle en substance. 

La HAICA appelle le gouvernement à retirer les projets de loi relatifs au secteur de l’audio-visuel, contraires aux principes de liberté d’expression, et dont le passage constituerait "une victoire pour ces dangereux lobbies".
Gnet