La Fédération explique les raisons de la grève de vendredi 15/12 dans le secteur du pétrole

Publié le Jeudi 14 Décembre 2017 à 13:44
Une grève générale dans le secteur du pétrole et des produits chimiques sera observée demain, vendredi 15 décembre, dans 26 sociétés du secteur, à l’appel de l’UGTT et de la fédération du pétrole et des produits chimiques. Ce débrayage intervient sur fond de problèmes persistants au sein de la société tunisienne des industries pneumatiques (STIP), propriétaire de la Marque AMINE. Les sociétés pétrolières du Sahara et la production du pétrole ne seront pas touchées par la grève, qui concernera notamment les sociétés de distribution de pétrole, a souligné le SG de la fédération, signalant que c’est la première grève dans le secteur du pétrole depuis la fondation de la fédération en 1961.

Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 14 décembre, le Secrétaire Général de la Fédération, Hasnaoui Smiri, a évoqué un problème chronique au sein de la STIP, qui souffre de difficultés depuis 2003, signalant que "la STIP est première en Afrique du Nord, en Afrique et même dans le monde arabe. Elle fabrique les meilleures pneumatiques et a les meilleures compétences et techniciens du Secteur".

Il a expliqué que la STIP a été cédée à 5 millions de dinars, et introduite en bourse pour 5 millions de dinars, d’une manière ambigüe, alors qu’elle a des impayés auprès des banques se montant à 207 millions de dinars. La société a un patrimoine constitué notamment de 100 hectares à Msaken, un siège social, une société qui en relève SOMACOV, des entrepôts à Ksar Saïd et de bureaux à Sousse, a-t-il fait  savoir, selon une vidéo mise en ligne sur la page officielle de l'UGTT.

Il a souligné qu’un accord avait été signé en décembre 2016, plus de six mois après la vente de la société en Mai 2016. La société avait, dans la foulée, repris le travail, la valeur du stock des pneus alors disponible était supérieure au montant auquel le rachat de la société a été effectué, a-t-il dit en substance, accusant l’investisseur d’être revenu sur l’accord, et d’avoir voulu licencier les travailleurs sans tenir compte de l’article 21 du code du travail. Son but était d’exercer des pressions sur le gouvernement afin qu’il abandonne dettes et impayés, selon ses dires. 

Samir Cheffi, membre du bureau exécutif de l’UGTT, a fait valoir la main tendue au dialogue en vue de prévenir "les répercussions très graves de cette grève sur l’économie", rappelant la position de principe de la centrale syndicale contre la privatisation des entreprises publiques, qui est "une ligne rouge".
Gnet