La Commission des libertés estime que son rapport ne s’oppose pas à l’Islam

Publié le Jeudi 21 Juin 2018 à 07:22
TAP - Les membres de la commission des libertés individuelles et de l’égalité ont souligné, mercredi que le rapport qu’ils ont présenté le 12 juin dernier au président de la république sur les réformes liées aux libertés individuelles et à l’égalité ne s’oppose aux dispositions de la religion islamique.

Lors d’une conférence de presse tenue à Dar Edhiafa à Carthage, les membres de la commission se sont basés sur l’approche moderniste adoptée par la Tunisie depuis le 19ème siècle afin que la société tunisienne ne soit pas tributaire des positions classiques et traditionnelles qui ne s’adaptent pas au développement civilisationnel et culturel que vit le pays.

Dans ce contexte, ils ont précisé que la commission a consulté des professeurs à l’université de la Zitouna pour élaborer son rapport.

De son côté, Slaheddine Jourchi, membre de la commission a souligné que parmi les points importants et sensibles dans ce rapport et qui devront susciter une polémique, l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme, sachant que la commission a suggéré de donner la possibilité au successeur de s’opposer à cette égalité et d’appliquer la loi successorale actuelle en faisant bénéficier le garçon du double des parts de sa sœur.

S’agissant de la vie conjugale, Jourchi a indiqué que le rapport a souligné la nécessité d’instaurer un réel partenariat entre les conjoints au niveau de la tutelle et des dépenses.

Le rapport suggère, également, l’abolition de la peine de mort et l’annulation de l’incrimination de l’homosexualité.

Dans ce sens, Slim Loghmani, membre de la commission a souligné que le rapport suggère d’annuler l’incrimination de l’homosexualité ou d'alléger les peines en supprimant l’emprisonnement et en instituant une amende financière.

Loghmani a appelé la société civile et les médias à jouer pleinement leurs rôles dans l’explication du contenu du rapport à l’opinion publique.

Il a, en outre, souligné le rôle important que doivent jouer les forces politiques dans l’organisation d’un débat responsable au parlement lors de la discussion des projets de loi proposés dans le rapport.

De son côté, le directeur du centre Kawakbi des transitions démocratiques, Amine Ghali a signalé que la société civile a souligné à l’unanimité et sans aucune réserve que ce rapport est très positif.

Intervenant à cette occasion, la porte-parole officielle de la présidence de la république Saïda Garrach a estimé que la Tunisie vit une période historique, soulignant que les propositions avant-gardistes de la commission contribueront à la réalisation d’un changement profond de la société tunisienne.

Composé de 235 pages, le rapport comporte deux grandes parties l’une sur les droits et les libertés individuelles, l’autre sur l’égalité.

Deux projets de loi sont proposés dans le cadre de ce rapport, à savoir une loi organique relative au code des droits et des libertés individuelles et une loi organique relative à la lutte contre la discrimination à l’égard de la femme et entre les enfants.