"L'Etat n'a accordé aucune indemnisation directe aux amnistiés" (gouvernement)

Publié le Lundi 09 Janvier 2017 à 15:52
Le conseiller auprès du chef du gouvernement  chargé des dossiers sociaux, Sayed Blel, a déclaré ce lundi que les bénéficiaires de l’amnistie générale, ayant été recrutés de manière directe dans la fonction publique sont de l’ordre de 5850 personnes.

Les indemnisations indirectes accordées par l’Etat à cette catégorie, s’élèvent à 119 millions de dinars, qui ont profité à 2729 personnes, a-t-il précisé lors d’une audition devant la commission des martyrs et blessés de la révolution à l’ARP, ce lundi.

Il a indiqué que ceux ayant bénéficié d’une indemnisation directe, ne l’ont pas eu à travers l’Etat tunisien, mais au moyen d’un don Qatari d’un montant de 30 millions de dinars, rapporte Assabah, citant une dépêche de la TAP.

Selon Sayed Blel, le nombre total des bénéficiaires de l’amnistie s’élève à 10 000 personnes, entre ceux ayant bénéficié d’un recrutement direct dans la fonction publique, une réintégration professionnelle et des indemnisations présentées en 2011 dans le cadre du ministère des droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle prévu à cet effet.

Il a précisé que l’Etat tunisien n’a présenté aucune compensation directe jusque là, aux victimes de la dictature, indiquant que le montant de 119 millions de dinars a été consacré aux caisses sociales  dans le cadre de « la réhabilitation du  cursus professionnel  des bénéficiaires de l’amnistie générale ». Dans ce programme, l’Etat s’engage à payer le du de l’employeur public auprès des caisses sociales, et de couvrir toute la période où l’amnistié s’est arrêté de travailler du temps de la dictature.

Un programme ayant permis à 2268 personnes de  bénéficier de la réhabilitation du parcours professionnel parmi les adhérents de la caisse nationale de la Retraite et de prévoyance sociale et 461 personnes parmi les adhérents de la Caisse Nationale de Sécurité sociale.

Sayed Blel a relevé que les indemnisations directes seront accordées dans le cadre de l’Instance vérité et Dignité au moyen d’un fonds appelé « le fonds pour la réhabilitation des victimes de la dictature parmi les bénéficiaires de l’amnistie générale », et ce une fois que les jugements de justice soient prononcés.

Il n’en demeure pas moins qu’un désaccord a opposé l’Etat à l’IVD au sujet de ce fonds, pour lequel l’IVD avait demandé une participation fixe de la part de l’Etat, que ce dernier a refusé attestant qu’il prendra en charge toutes les indemnisations après la prononciation des jugements.

Interrogé au sujet des raisons de la non-intégration de certains bénéficiaires de l’amnistie au sein de la fonction publique, le conseiller de la Présidence du gouvernement a indiqué qu’une commission a été créée en décembre 2015 afin de parer à ce genre de problèmes, et que certains dossiers ont été réglés en intégrant les intéressés à la fonction publique.
Gnet