IPC : L’INLUCC impute la progression timide à la persistance de failles

Publié le Vendredi 23 Février 2018 à 10:45
Selon l’indice de perception de la corruption publié le mercredi 21 février 2017 par l’organisation « Transparency International », la Tunisie vient de progresser d’une place par rapport à l’année 2016 occupant désormais la 74éme position sur un total de 180 pays améliorant ainsi d’un point son indice par rapport à l’année précédente, qui passe donc de 41 points à 42 points.

Il ressort également du même rapport que la majorité des pays arabes n’ont pas amélioré leur indice durant l’année 2017. Occupant le premier rang au niveau du Maghreb Arabe, la Tunisie ne demeure toutefois, devancée sur le plan arabe que pas les Emirats Arabes Unis, Le Qatar, L’Arabie Saoudite et le Sultanat d’Oman.

D’une part cette progression de la Tunisie est le résultat des mesures qui ont été adoptées dans ce domaine mais aussi de certaines reformes à caractère législatif dont la loi organique numéro 10 -2017 en date du 7 mars 2017   relative à la dénonciation et la protection des lanceurs d’alertes.

D’autre part, le caractère assez timide de cette progression, n’est que le reflet de la persistance de beaucoup de failles et d’insuffisances dans le dispositif global de lutte contre la corruption au niveau national. L’absence de mesures à même de permettre une mise en œuvre des lois, qu’elles soient en rapport avec la prévention de la corruption ou celles relatives à l’aspect répressif, eut pour conséquence d’affaiblir la confiance des citoyens dans les pouvoirs publics et des efforts qu’elles déploient dans ce domaine.

Toutefois, il ne fait point de doute que notre pays est capable de progresser d’avantage et ce à condition de conjuguer les efforts de toutes les parties prenantes afin de démanteler le système de corruption et de renforcer les initiatives inscrites dans le plan d’action de la stratégie nationale de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption 2017-2018, notamment les ilots d’intégrité dans les secteurs de la douane, la santé, la sécurité et les collectivités locales.

Face à cette situation et en dépit de cette légère avancée, l’instance nationale de lutte contre la corruption, insiste sur la nécessité d’agir en vue de mettre en place les organes constitutionnels telles la cour des comptes, la cour constitutionnelle et aussi de parachever le cadre législatif relatif à la lutte contre corruption en adoptant la loi portant sur l’enrichissement illicite et la prévention des conflits d’intérêts. En outre l’instance insiste sur l’impératif de doter les institutions en charge de la lutte contre la corruption, tels que les organes de contrôle, la cour des comptes ; le pole judiciaire économique et financier et l’instance nationale de lutte contre la corruption de tous les moyens financiers et humains nécessaires à leur bon fonctionnement comme elle appelle à instaurer un système d’information intégré et de numériser les procédures administratives.

L’INLUCC appelle à accélérer les mesures prévues dans le plan d’action du rapport d’évaluation relatif aux dangers du blanchiment d’argent et de financement du terrorisme , à réviser le registre de commerce , à actualiser et à appliquer les règles relatives aux risques dans le secteur financier et  de l’élargir aux affaires et aux  professions non financières ainsi que le renforcement des moyens humains et techniques  de la commission tunisienne des analyses financières.

Communiqué