Francophonie / Tunisie : Macron salue le courage de BCE en faveur de la liberté des femmes

Publié le Jeudi 11 Octobre 2018 à 13:54
Emmanuel Macron a salué ce jeudi 11 octobre, le courage de son homologue tunisien, Béji Caïd Essebsi, qui s’est dressé contre l’obscurantisme et a décidé des lois, en faveur de la liberté des femmes. "Je veux souligner le courage du président Béji Caïd Essebsi, qui alors que nous vivons la montée des obscurantismes, et la montée de celles et ceux qui voudraient enfermer tout un continent dans une lecture déformée d’une religion, a pris encore ces dernières semaines des textes fondamentaux pour les droits des femmes", a déclaré Macron, à l’ouverture du 17ème sommet de la francophonie, qui se tient les 11 et 12 octobre, à la capitale arménienne, Erevan.

Photo de famille à l'ouverture du sommet de la francophonie.

Il a cité le droit (de la femme) d’être libre, le droit dans le mariage, dans l’héritage, "alors que tous les autres avaient peur, alors que les obscurantistes disaient de ne pas faire, le président Essebsi  l’a fait. Nous devons le soutenir dans ce combat, ne cédez rien dans ce combat, vous venez d’un pays ou l’indépendance a été faite par un grand président qui a éduqué les femmes et les hommes, les petites filles et les garçons. Vous venez d’un pays qui a été un exemple dans la francophonie et dans la conquête de l’Afrique, un pays qui nous rend fiers et nous a rendus fiers, nous continuerons à être là", a-t-il ajouté. 

Le locataire de l’Elysée a, par ailleurs, plaidé pour la révision de la charte de la francophonie. "Un travail collectif de réflexion et de proposition pourrait être lancé par la direction de l’OIF pour adapter notre pacte social aux nouveaux enjeux du 21ème siècle," a-t-il préconisé, appelant à donner une plus grande visibilité et une plus grande influence, aux parlements et aux sociétés civiles de l’espace francophone.

"Camus disait que mon pays c’est la langue française. Notre pays c’est la langue française, c’est un pays qui n’a pas forcément de contours, c’est un lieu infini mais fait d’exigences, de combats, de morsures, c’est un pays où on défend des idées, c’est un pays qu’on acquiert de haute lutte", a-t-il dit, qualifiant la francophonie de "terre d’inventions de conquêtes".

Le chef de l’Etat français a fait un plaidoyer en faveur de la population de l’espace francophone, qui est jeune. "Lui proposer un avenir par l’éducation, la formation professionnelle, l’emploi, l’engagement dans la cité, la culture, c’est notre défi principal", a-t-il affirmé.

"Le premier combat de la francophonie dans les années à venir, c’est la jeunesse et particulièrement la jeunesse en Afrique. Le continent africain est en train de se réinventer, ce continent est l’un des plus jeunes au monde ; cette jeunesse est une chance extraordinaire et la francophonie a un combat à y livrer", a-t-il indiqué. "Le combat pour nos valeurs contre l’obscurantisme, les mariages forcés, contre l’oppression faite aux femmes, contre le recul de l’éducation notamment des jeunes filles".

La francophonie comptera plus de 700 millions de locuteurs au milieu de ce siècle, a-t-il projeté, pressant l’OIF à se préoccuper de la place du Français hors du monde francophone.

"L’organisation doit faire campagne auprès de l‘UNESCO, en faveur de l’enseignement obligatoire de deux langues étrangères, cela profitera au Français qui est la deuxième langue enseignée après l’Anglais dans le monde et au plurilinguisme. Il faut faire davantage pour le Français, en faire une langue des échanges et une langue plus forte du commerce, des affaires et de la diplomatie", a-t-il prôné.

Gnet