Forte progression des dépenses de l’Etat avec des rémunérations de +20%

Publié le Mercredi 04 Mai 2016 à 11:51
Les pressions sur les prix auraient tendance à augmenter au cours des prochains mois et leur hausse pourrait provenir du risque de rebond des prix des produits alimentaires frais, au cours du mois de Ramadhan et à l’approche de la saison estivale.

Selon l’exercice de prévision du mois d’avril 2016, l’inflation devrait atteindre 3,7% au terme du deuxième trimestre en raison d’une progression mensuelle moyenne de l’IPC de 0,5% durant la même période. L’inflation moyenne serait de 3,5% en T2-2016 contre 3,4% en T1-2016.

Croissance attendue au cours du premier trimestre 2016
Les indicateurs conjoncturels laissent apparaître une évolution plutôt positive de l’activité dans le secteur réel national, au premier trimestre de l’année 2016, et ce, malgré quelques difficultés observées dans certains secteurs.

Les principaux secteurs manufacturiers exportateurs auraient tiré à la hausse la croissance globale, en relation avec le redressement de l’activité industrielle européenne (+0,9%1 en T1-2016 contre +0,4% en T4-2015). Les acquis de croissance trimestrielle au mois de février 2016 pour les indices de production dans les industries mécaniques et électriques (IME) et les industries du textile, habillement et cuir (THC) s’élèvent à +1,7% et +0,6% respectivement.

Reprise relative du tourisme et du transport
Les secteurs du tourisme et du transport afficheraient aussi une reprise relative par rapport au trimestre précédent sans pour autant atteindre leurs niveaux d’avant les attaques terroristes de mars, juin et novembre 2015. Le nombre de vols et celui des passagers aériens ont augmenté en T1-2016 respectivement de 3,8% et 15,6% par rapport au trimestre précédent.

En revanche, les troubles sociaux au niveau des sites de production minière et d’extraction de gaz naturel continueraient à impacter négativement la croissance au 1er trimestre de l’année en cours. Les productions des industries minières et de celles d’extraction de gaz (acquis de croissance au mois de février) affichent une évolution négative de 18% et 8,4% respectivement par rapport au trimestre précédent. Ceci aurait des conséquences négatives certaines sur la performance des industries chimiques.

Recul de la production oléicole de -60%
Dans le même sillage, l’activité agricole ne serait pas au rendez-vous, en 2016. Au premier trimestre, la valeur ajoutée de ce secteur souffrirait de la nette régression de la production oléicole estimée à près de -60% par rapport à celle de la saison précédente.

Compte tenu de ces évolutions sectorielles, l’activité économique pourrait connaitre au 1er trimestre de l’année en cours, une progression en variation trimestrielle comprise entre +0,3% et +0,5% (aux prix constants de 2010), contre 0,8% enregistré au trimestre précédent. En glissement annuel, le rythme d’évolution de l’activité serait compris entre +0,9% et +1,1%.

L’évolution sur le long terme de la monnaie (au sens de M3) montre un net ralentissement de la création monétaire depuis mi-2011 mais aussi et surtout depuis 2015. Cette évolution demeure compatible avec la dynamique globale de l’activité économique du pays. Elle est, en effet, tirée essentiellement par le ralentissement des crédits à l’économie et la destruction monétaire induite par la baisse des créances nettes sur l’extérieur, en relation avec le creusement du solde de la balance courante observé ces dernières années.

A plus court terme, et après avoir entamé l’année 2016 avec un rythme assez lent, la masse monétaire s’est nettement accélérée au mois de mars 2016 suite à la forte accélération des crédits à l’économie (+7,3% en GA contre +5,5% au mois précédent).

La forte progression des crédits à l’économie est due, en grande partie, au financement bancaire de l’acquisition de la licence de téléphonie de la quatrième génération (4G) par les trois opérateurs de télécommunications, pour un montant avoisinant les 500 MDT. Elle traduit aussi une évolution assez diffuse des crédits entre les secteurs et les banques. Si cette évolution se confirme aux prochains mois, elle pourrait constituer un soutien important à la reprise économique en 2016.

La liquidité bancaire s’est légèrement améliorée, en mars 2016, grâce à l’atténuation des pressions exercées par les facteurs autonomes, ce qui a amené à une contraction de l’intervention de la BCT sur le marché monétaire. Ainsi, le volume global de refinancement moyen est revenu, d’un mois à un autre, de 5.487,8 MDT à 5.273,6 MDT en mars 2016 dont près de 90% a été effectué sous forme d’appels d’offres à 7 jours.

Au cours de ladite période, le taux d’intérêt interbancaire au jour le jour a fluctué dans une fourchette comprise entre un minimum de 4,05% et un maximum 4,40%, donnant lieu à un TMM de 4,20% en mars contre 4,22% le mois précédent.

Finances Publiques
L’examen des résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat, à fin février 2016, fait apparaître une forte progression des dépenses de fonctionnement, notamment, des rémunérations (+20% contre +7,6% une année auparavant) qui peuvent se justifier, en partie, par les versements des rappels au titre de 2015 d’une part, et l’accroissement notable des dépenses d’investissement public qui ont plus que doublé durant la deux premiers mois de 2016.

S’agissant des ressources propres de l’Etat, et plus particulièrement les impôts sur les revenus, elles se sont bien ressenties de la hausse de la masse salariale.

Le premier trimestre 2016 a été marqué par le creusement du déficit de la balance des opérations courantes (1.758 MDT ou 1,9% du PIB contre 1.368 MDT ou 1,6% du PIB au cours de la même période 2015), et ce, en dépit du net allégement de la facture énergétique. Cette contre-performance porte la marque essentiellement des évolutions suivantes :

* Forte chute des recettes touristiques à 282 MDT contre 583 MDT en T1-2015, soit une baisse de 51,7%.
* Baisse inquiétante des revenus de travail de 13,7%, en comparaison avec le premier trimestre de 2015, pour se situer à 772 MDT contre 895 MDT.
* Une quasi-stagnation du déficit de la balance commerciale (FOB-CAF) qui s’est maintenu, au cours du premier trimestre de 2016, à un niveau comparable à celui de la même période une année auparavant, soit 2.466,4 MDT ou 2,7% du PIB.

La détérioration du déficit courant conjuguée à l’affaiblissement des IDE et la forte détérioration du solde de la balance des prêts et emprunts, a fortement affecté le solde général de la balance des paiements, induisant par conséquent une baisse des réserves de change. Ces dernières ont perdu 1.821 MDT au cours du premier trimestre 2016 pour se situer à 12.281 MDT soit, l’équivalent de 112 jours d’importation, à fin mars 2016 contre 14.102 MDT et 128 jours respectivement au terme du mois de décembre 2015.

Faut-il noter à cet égard que le maintien du déficit courant à des niveaux élevés depuis 2012 (au-dessus de 8% du PIB) ne peut qu’attiser les pressions sur le taux de change du dinar vis-à-vis des principales devises. Au cours du premier trimestre de 2016, le dinar s’est déprécié vis-à-vis de l’euro de 3,3% et s’est légèrement apprécié face au dollar (0,7%).
D’après Communiqué

 

Commentaires 

 
#1 Un peu plus d'honnêteté intellectuelle, s'il vous plait !
Ecrit par Montygolikely     04-05-2016 12:13
Pour les investissements de l’État destinés à l'amélioration des infrastructures et des services publics, je veux bien,
Mais quand on voit le personnel de certaines administrations (et surtout quand on constate son absence) la "forte progression des dépenses de fonctionnement, notamment, des rémunérations des agents de l'état" comme vous le soulignez, devrait vraiment faire l'objet d'une très grande attention.
Commençons par installer des caméras de surveillance dans certaines administrations ou dans les services publics pour évaluer l'absentéisme et le laisser aller, contrôlons plus souvent les voitures de services ou de fonction pour vérifier le bien fondé de leur usage et effectuons une véritable "études de postes" dans chaque administration pour faire le tri et séparer les "pistonnés", "flemmards" et autres parasites de ceux qui travaillent avec abnégation, ainsi que pour évaluer les réels besoins de ces mêmes administrations en réelles compétences.
Après on pourra distribuer salaires mérités et rappels...
 
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