Face au stress hydrique, la Tunisie envisage le dessalement des eaux à forte salinité

Publié le Jeudi 02 Août 2018 à 09:22
Le Secrétaire d’Etat aux ressources hydrauliques et à la Pêche, Abdallah Rabhi, a annoncé le démarrage de l’élaboration d’un plan directeur pour le dessalement des eaux à forte salinité, pour contribuer au développement du secteur agricole, outre la mise en place d’une unité pilote pour le dessalement des eaux à forte salinité, en utilisant les énergies renouvelables.

Dans une déclaration aux médias en marge d’un atelier de travail sur le dessalement des eaux à forte salinité via les énergies renouvelables eu vue de développer le secteur agricole, Rabhi a indiqué hier mercredi 1er août que les eaux souterraines à forte salinité sont estimées à environ 650 millions m3/ an, avec un taux de salinité variant entre 5 et 15 grammes, ce qui équivaut à 3 à 4 barrages, selon les résultats de la première phase de diagnostic réalisé par des experts.

Le plan directeur permettra d’utiliser les énergies renouvelables et les ressources à forte salinité dans l’irrigation, a fortiori que la Tunisie et les pays du Maghreb arabe sont parmi les régions les plus menacées par les changements climatiques et la sécheresse, a-t-il indiqué. 

La poursuite de l’élévation du niveau de la mer du fait des changements climatiques conduit à la salinité des nappes côtières, à l’instar des eaux de Mehdia, de Ksour Sef, de Gabès Nord et Sud, d’où l’intérêt de valoriser l’exploitation de ces ressources hydriques fortement salées, a-t-il dit. 

Après trois ans de sécheresse, il n’y a que deux solutions soit la rationalisation des eaux, un choix difficile eu égard à son impact sur le consommateur, soit la recherche d’autres sources hydriques, a-t-il préconisé, signalant que la Tunisie s’apprête à développer une nouvelle industrie de dessalement de l’eau.

Le ministère dispose d’une stratégie d’exploitation des eaux usées traitées et l’amélioration de leur qualité pour leur réutilisation dans le secteur agricole.

Le secteur agricole qui accapare 85 % des ressources hydrauliques, contribue à plus de 8 % dans le PIB du pays, 8 % dans l’investissement et 10 % au total des exportations, a-t-il souligné.
Gnet