Emigration clandestine : La Tunisie rejette toute intervention militaire

Publié le Vendredi 29 Mai 2015 à 13:06
Habib EssidLe chef du gouvernement, Habib Essid, s’est dit contre une intervention militaire pour régler la crise des migrants en méditerranée.

Dans une interview accordée à la radio belge, RTBF, en marge de sa visite, hier jeudi, à Bruxelles, Habib Essid a affirmé que la Tunisie est "contre toute intervention militaire pour régler ce problème".

"Ce problème doit être réglé en amont et en aval. Ces gens prennent des risques, vendent tout ce qu’ils ont autour d’eux pour venir en Europe, pour plus de liberté, pour de meilleures possibilités économiques de travail. Je sais les problèmes que cela pose pour tous les pays de l’Union européenne, mais la solution à chercher est autre que celle de faire des interventions militaires ponctuelles. Dans tous les entretiens que j’ai eus, il n’a jamais été question de faire une intervention militaire. C’est ce qui m’a été dit", a-t-il souligné.

"Je ne pense pas que détruire les bateaux dans les ports libyens peut régler le problème", a ajouté Habib Essid, appelant à s’attaquer aux problèmes réels et aux trafiquants. "Pour faire ce travail, on a besoin d’une très grande collaboration entre tous les intervenants de tous les pays méditerranéens. A titre d’exemple, en 2014, le flux des migrants qui sont partis de Tunisie et de ceux qui ont été rapatriés est presque le même", a-t-il encore indiqué.

A la question de savoir si la Tunisie pouvait jouer un rôle d’accueil, le locataire de la Kasbah a asséné : "c’est une solution que nous rejetons. Pourquoi faire des centres d’accueil en Tunisie ? On peut les faire en Europe, non ?", a-t-il dit.

Essid estime qu’"il ne suffit pas de répartir les migrants en Europe, mais il faut trouver des moyens pour les rapatrier chez eux", estimant différente la situation en Syrie. "Les Syriens sont de vrais réfugiés politiques, ce sont des gens qui ne peuvent pas vivre chez eux. La situation est telle que la communauté internationale est obligée de les assister pour leur éviter une mort certaine", a-t-il déclaré.