Egalité dans l’héritage : Entre 2016 et 2017, le mufti exprime deux positions divergentes

Publié le Mercredi 16 Août 2017 à 11:02
Othman Battikh. La position rendue publique par Diwan al-Iftaa au lendemain du discours du chef de l’Etat du 13 août 2017, où il prend fait et cause pour les annonces présidentielles au sujet de l’égalité dans l’héritage et du mariage d’une Tunisienne avec un non-musulman continue à susciter de larges critiques en Tunisie et au-delà.

Le syndicat des Imams a accusé le mufti "de transformer l’institution religieuse en une tribune politique, menant une campagne électorale pour une partie bien déterminée".

L’institution égyptienne al-Azhar a dénoncé la position de Dar al-Iftaa qui est "contraire aux préceptes et prescriptions de l’Islam, rappelant que "l’héritage est réparti en vertu des versets coraniques ; toute opposition à cela revient à enfreindre la loi divine".

Dans un communiqué très laudateur, Dar al-Iftaa avait qualifié lundi le chef de l’Etat, de "père de tous les Tunisiens", approuvant sans réserves ses annonces, saluant sa "perspicacité" et la justesse de ses suggestions qui "consolident la place de la femme et éliminent les discriminations entre les deux sexes".

Un hic néanmoins. Il y a un peu plus d’une année, en mai 2016, le mufti de la république avait une position totalement aux antipodes sur l’égalité dans l’héritage. Othman Battikh s’était inscrit en faux contre une proposition de loi émise à l’époque par Mehdi Ben Gharbia, alors député, prônant l’égalité dans l’héritage.

Il avait affirmé à cette date qu’il n’était pas permis, selon la charia, de décréter l’égalité en matière d’héritage entre l’homme et la femme. "Il n’était pas non plus permis de recourir à al-Ijtihad (effort de réflexion) à ce sujet, les versets coraniques étant clairs là-dessus".

Dans une déclaration aux médias, Samahat al-Mufti avait, également, souligné que cette question était tranchée dans le monde musulman, et qu’il convenait de respecter la charia étant donné qu’Allah a procédé à la répartition de l’héritage, pour éviter les différends pouvant survenir a posteriori.  


Position exprimée en 2016

Position exprimée en 2017

Gnet

 

Commentaires 

 
#1 ناس ما تخافش
Ecrit par haykel     16-08-2017 11:54
mehdi ben gharbiyya ne peut le démettre de ses fonctions
alors que le président de la république peut le remplacer a tout moment
ناس ما تخافش ربي
 
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