Chahed regrette la grève et appelle de nouveau l’UGTT au dialogue

Publié le Jeudi 17 Janvier 2019 à 07:57
 Youssef ChahedLe chef du gouvernement, Youssef Chahed, a exprimé son regret que la grève générale soit maintenue pour ce jeudi 17 janvier, à l’appel de l’UGTT, dans la fonction publique et le secteur public, déplorant son important coût, notamment eu égard à la situation économique dans le pays.

Il a affirmé que "le gouvernement a fait tout ce qui est en son pouvoir, et a présenté des propositions sérieuses pour éviter la grève". "Ces propositions auraient permis d’améliorer le pouvoir d’achat, tout en tenant compte du budget de l’Etat", a-t-il dit, précisant que les augmentations proposées par le gouvernement englobent tant les actifs que les retraités.

"Il nous est important que les fonctionnaires aient un revenu adéquat étant le pilier du pays, comme il est important pour nous que les retraités aient une pension respectable, après avoir consacré leur vie au service de la patrie", a-t-il fait valoir. 

Il a également évoqué l’intérêt accordé par son gouvernement à l’amélioration de la situation des couches démunies, faisant néanmoins remarquer qu’"une augmentation des salaires qui n’est pas accompagnée d’une amélioration de la croissance, n’atteint pas ses objectifs".

Dans une allocution retransmise hier mercredi lors du JT de 20 heures d’el-Wataniya, le locataire de la Kasbah a indiqué que "toutes les augmentations accordées après la révolution n’ont pas impacté positivement la situation du citoyen en l’absence d’une réelle croissance, mais ont donné lieu à la hausse de l’inflation et de l’endettement, au recul du pouvoir d’achat, outre leurs retombées sur le dinar et le taux d’intérêt du secteur bancaire".

Il a ajouté que son gouvernement a décidé "d’accorder des augmentations salariales, mais dans la limite de ce que permet l’économie nationale, sans porter atteinte à la finance publique, étant donné que la hausse des salaires, sans prendre en considération la situation financière du pays, va nous mener vers plus d’endettement".

Il a, par ailleurs, indiqué que son gouvernement refuse que la hausse des salaires donne lieu à plus d’impôts pour le citoyen, et a ainsi "assumé ses responsabilités et informé le partenaire social ne pas être capable de présenter ce qui est au-dessus de ses moyens, tout en présentant pendant les négociations des majorations raisonnables, adaptées aux moyens de l’Etat".

Youssef Chahed a considéré que "le choix le plus facile pour le gouvernement aurait été de signer un accord sur la majoration des salaires, quelle qu’en soit la valeur, étant donné que ce sont les prochains gouvernements qui vont en assumer les conséquences, mais c’est un comportement irresponsable, nous ne suivons pas le choix le plus facile, et nous n’avons pas l’intention d’opter pour des choix dont les résultats seront déplorables sur l’économie nationale et sur l’avenir du pays".

"Le gouvernement considère encore l’UGTT comme son partenaire, et va continuer à traiter avec elle sur cette base. Notre destin est de poursuivre les négociations et de trouver des solutions, servant l’intérêt du pays", a-t-il assuré. "Je suis sûr que le différend est autour de l’intérêt national, chacun selon son point de vue", a-t-il dit, appelant de nouveau la centrale syndicale au dialogue après la grève générale, "toutes les questions sociales sont réglées par le dialogue, et l’intérêt national va triompher en définitive".

"La grève est un droit constitutionnel dans le cadre du respect de la loi, la sécurité des personnes et des biens publics et privés, et la préservation de l’ordre public", a-t-il affirmé, rassurant les Tunisiens que l’Etat va s’atteler à assurer un service minimum en ce jour de grève, malgré les grandes perturbations à même de toucher leurs intérêts.
Gnet