Besoins des banques en liquidité s’accentuent d’un mois à l’autre (BCT)

Publié le Jeudi 27 Août 2015 à 11:04
Les besoins des banques en liquidité ont continué de s’accentuer d’un mois à l’autre depuis mars 2015 et les opérations de politique monétaire de la BCT ont atteint, au mois de juillet, leur plus haut niveau de l’année en cours, soit 5.978 MDT contre 5.541 MDT en juin dernier.

Dans un rapport publié à l’issue de son conseil d’administration, réuni hier mercredi 26 août, la banque centrale a passé en revue les principaux indicateurs économiques, monétaires et financiers sur le plan national.

Le Conseil a également examiné l’évolution de l’activité du secteur bancaire, les transactions sur le marché monétaire et sur le marché des changes, et les interventions de la Banque Centrale y afférentes.

Après délibération, le Conseil a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale.

Déficit courant en baisse
- La balance générale des paiements a dégagé un excédent de 90 MDT, au cours des sept premiers de 2015 (contre +510 MDT une année auparavant). En outre, le déficit courant a enregistré une baisse de 2,4% en comparaison avec son niveau de la même période de 2014, alors que les entrées nettes de capitaux extérieurs se sont repliées de 10,5% pour s’établir à 4,5 milliards de dinars.

- Le déficit courant a enregistré une baisse de 109 MDT au cours des sept premiers mois de 2015 pour revenir à 4.405 MDT ou 5% du PIB contre
5,5% au cours de la même période de l’an passé.
 
- Le déficit de la balance commerciale a fléchi, au cours de la même période, d’environ 744 MDT ou 9,7% pour s’établir à 6943,1 MDT, suite principalement à l’amélioration notable du solde de la balance alimentaire qui est passé d’un déficit de 851,9 MDT à un excédent de 372,6MDT, en relation avec la hausse des exportations de l’huile d’olive, alors que le déficit de la balance des matières premières et demi-produits a poursuivi son élargissement (+11,7%)ainsi que celui de la balance énergétique (+11,3%).

- Quant à la balance des services, elle a enregistré, au cours des sept premiers mois de 2015, une baisse de son excèdent de 648 MDT pour revenir à
489 MDT, suite notamment  au recul de 23,3% des recettes touristiques par rapport à leur niveau de la même période de l’an passé (-25,2% hors effet change) pour se situer à 1.383 MDT.  

- En revanche, l’excédent de la balance des revenus des facteurs et transferts courants a augmenté de 35 MDT atteignant754 MDT suite à :
*la baisse des dépenses au titre des revenus du capital de 3,3%, suite au repli des dépenses au titre des transferts des revenus des investissements étrangers de 13,4%, en comparaison avec leur niveau d’une année auparavant. Par contre, les dépenses au titre des intérêts de la dette à moyen et long termes ont progressé de 17,9%.
* la contraction des revenus de travail de 2,4% en comparaison avec son niveau enregistré au cours des sept premiers mois de 2014 pour se situer à
2.150 MDT, sachant que les transferts en espèces ont connu une baisse de 1,1%
(-3% hors effet change).
       - Quant à l’excédent de la balance des opérations en capital et financières, il a connu, au cours des sept premiers mois de 2015, un repli de 529 MDT en comparaison avec la même période de 2014 pour se situer à 4.495 MDT, suite à :
          * la baisse de l’excédent de la balance des prêts-emprunts et autres engagements de 810 MDT pour s’établir à 3.113 MDT, au cours des sept premiers mois de 2015 suite, notamment, à la baisse des tirages sur les capitaux d'emprunts à moyen et long termes. D’autre part, les dépenses au titre du remboursement du principal de la dette  ont augmenté, d’une période à l’autre, de 5,8% pour atteindre 1.128 MDT.
         * parallèlement, l’excédent de la balance des opérations en capital a baissé de 55 MDT pour se situer à 128 MDT.
- En revanche, l’excédent de la balance des investissements étrangers s’est consolidé de 336 MDT pour atteindre 1.254 MDT, au cours des sept premiers mois de 2015, en relation avec :  
          * la hausse des entrées des IDE de 20,9% pour atteindre 1.136 MDT. Cette évolution a concerné tous les secteurs, notamment ceux de l’énergie (+48,7%) et des industries manufacturières (+12,3%).
          * les recettes au titre d’investissement en portefeuille se sont également accrues pour passer, d’une période à l’autre, de 72 MDT à 248 MDT, suite à l’accroissement des acquisitions par des non-résidents des actions sur la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis.

- Suite à ces évolutions, le niveau des avoirs nets en devises s’est consolidé, au terme du mois de juillet 2015,pour atteindre 13.360 MDT ou 116 jours d’importation contre 13.097 MDT et 112 jours à la fin de l’année 2014.
Marchés des changes

Le taux de change du dinar a enregistré, en juillet 2015, une dépréciation de 1%  vis-à-vis du dollar et une appréciation de 0,5% par rapport à l’euro.
Au cours des sept premiers mois de l’année, le dinar s’est déprécié de 5,6% par rapport au dollar et de 1,4% face au yen japonais, alors qu’il s’est apprécié de 4,7% vis-à-vis de l’euro et de 3,6% face au dirham marocain.
Inflation

- L’évolution de l’indice général des prix en termes de glissement annuel a accusé, au juillet 2015, un net ralentissement et le taux d’inflation est revenu de 5% en juin à 4,2%. Cette décélération a concerné l’indice des prix des produits encadrés (2,6% contre 4,5%) qui a subi un important effet de base lié à l’ajustement, en juillet 2014, des prix du tabac de 10,5% et des carburants de 6,4%. Pour sa part, la hausse des prix des produits libres de a poursuivi sa tendance baissière revenant progressivement de 5,9% en avril à 4,7% en juillet.

- Pour ce qui est de l’inflation sous-jacente, les prix hors produits frais et encadrés ont maintenu leur même rythme de progression en juillet 2015, soit 5,3%. Pour leur part, les prix des produits hors alimentation et énergie ont enregistré un ralentissement de leur rythme d’accroissement, revenant à 4,7% en juillet contre 5,1% le mois précédent.

Liquidité bancaire

Les besoins des banques en liquidité ont continué de s’accentuer d’un mois à l’autre depuis mars 2015 et les opérations de politique monétaire de la BCT ont atteint, au mois de juillet, leur plus haut niveau de l’année en cours, soit 5.978 MDT contre 5.541 MDT en juin dernier.

Pour sa part, le taux d’intérêt moyen sur le marché monétaire a enregistré une légère baisse, au cours du même mois, revenant à 4,78% contre 4,80% en juin, en relation avec les interventions de la BCT pour réguler la liquidité sur le marché.

Activité du secteur bancaire
Ralentissement du rythme de progression des dépôts bancaires durant les sept premiers mois de l’année en cours (1,5% contre 5,8% pour la même période de l’an passé), suite à l’accroissement à un rythme moins rapide des dépôts à vue et des comptes à terme.

- Evolution similaire des concours à l’économie au cours de la même période (3,5% contre 5,8% durant les sept premiers mois de 2014), en rapport avec la baisse des crédits à court terme et à la décélération des crédits à moyen et long termes.
D'après Communiqué