Ben Jaâfar revient sur la suspension des travaux de l’ANC, et fait un reproche à Marzouki !

Publié le Lundi 21 Janvier 2019 à 11:00
Mustapha Ben JaâfarLe président de l’Assemblée nationale Constituante, Mustapha Ben Jaâfar, a regretté que la famille social-démocrate, ne soit pas parvenue à se rassembler, pour répondre aux exigences de la révolution qui sont fondamentalement sociales.

Dans un entretien avec la Chaîne Ezzitouna, retransmise dimanche dans la soirée, l’ex-Secrétaire Général d’Ettakatol est revenu sur son combat politique, son expérience au MDS, le revirement de Mohamed Moada qui s’est allié avec Ben Ali, avant qu’il ne se rétracte et ne soit mis en prison.

Il a encore concédé qu’après la révolution, certains ont adhéré à son parti par pur "opportunisme", signalant qu’après la révolution, Ettakatol n’était pas bien structuré et n’était pas en mesure de faire les vérifications nécessaires au sujet des nouveaux adhérents.

Il s’est également arrêté à la crise politique de 2013, et sa décision de suspendre les travaux de l’Assemblée nationale constituante. "J’ai décidé d’une manière unilatérale de suspendre les travaux de l’Assemblée, car il y avait le feu, et les institutions légitimes étaient en danger".

"La suspension de l'Assemblée a duré un mois du 06 août au 03 septembre, je n’ai jamais travaillé autant que pendant cette période, en rencontrant les différentes parties, et en tentant de rapprocher les positions en vue d’une sortie de crise", a-t-il dit en substance.

Interrogé si un putsch se préparait à l’époque, il a rétorqué que l’idée de putsch existait peut-être dans les têtes, et que sa décision de suspendre les travaux de l’ANC a désamorcé la tension et calmé les esprits.

Il a, par ailleurs, évoqué l’espèce de rivalité avec Marzouki pour occuper Carthage, signalant que peut-être s’il avait accédé à ce poste, les choses se seraient déroulées différemment. "Peut-être aussi j’étais mieux habilité à conduire les travaux de l’Assemblée, qui pouvait ne pas convenir à son tempérament (Marzouki), signalant que ce dernier lui a dit au sujet de l’Assemblée, que c’était "une cage de lions".

Le président de l’ANC a encore souligné que son principal reproche à Marzouki est de ne pas avoir révisé le salaire du président de la république, qui est six fois plus important que le salaire du chef du gouvernement, considérant le fait que l’ex-président donnait, à l’époque, les 2/3 de son salaire aux démunis "comme entrant dans le cadre de sa campagne électorale".

Ce faisant, Mustapha Ben Jaâfar a indiqué que son attachement au secteur public de santé, où il a toujours travaillé, découlait d’une question de principe et de conviction. "Si je voulais gagner des milliers, voire des millions de dinars, j’aurais ouvert un cabinet privé," a-t-il souligné.
Gnet